2.11.09

Brigitte O is Roland Barthes


J’aime : le chocolat, les meringues, les amandes, les crayons de couleur, les champs de colza, les vergers, les mangues, la réglisse, la lumière d’été, la Colonne sans fin de Brancusi, les fantaisies du Professeur Turni, téléphoner à l’autre bout du monde, écrire des cartes postales, les aéroports, la Seine, la Tour Eiffel, les rendez-vous au jardin du Luxembourg, le lilas, les toits en zinc sous la pluie, les fous rires, les boucles d’oreille, les écureuils, le champagne, le Mexique de Manuel Alvarez Bravo, les dessins de Bill Traylor, Jean-Michel Frank, monter l’escalier quatre à quatre, le bus 68, le rugby, Biarritz, les coïncidences, les dictionnaires, le silence des églises et le calme des cimetières, Willa Cather, Jane Bowles, Yoko Ogawa, Charulata de Satyajit Ray, les diseuses de bonne aventure, les comédies musicales, les yeux bleus, Isabelle Adjani, Glenn Gould, Charlie Chaplin, Maria Callas, Kathleen Ferrier, Barack Hussein Obama et Bo, le seul chien qui donne envie d’avoir un maître.

Je n’aime pas : les araignées, les huîtres, la blanquette de veau, dîner seule au restaurant, les valises à roulettes, les files d’attente, les retours de vacances avec Bison futé, les courants d’air, les fleurs fanées, les ongles rouges, les chats noirs très maigres, les films d’épouvante, l’autorité, la bonne éducation, les filles à papa, les coqs, la vitesse, les chauffeurs de taxi qui n’ont pas la monnaie, le snobisme, les talons trop hauts, les Santiags, les mocassins en daim, les écharpes blanches en cachemire, Humphrey Bogart, les promesses, les opportunistes, les flaques d’eau, les rideaux, les magazines de décoration, les numéros de cirque à la télévision, éplucher les oignons, marcher dans la neige, jouer à la belote, les imitateurs, les petits chefs de service et les grandes gueules.
(photo: Manuel Alvarez Bravo)

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